Gravure sur verre et glace 1900 (Maj)
Quelques ateliers et producteurs de gravure sur verre et glace qui ont existé entre 1895 et 1930 dans le Nord de la France et Paris. Petit éclairage au travers de documents et publicités d’époque sur la production et les techniques des graveurs verriers de cette période. Certains de ces documents sont très rares, et représentent beaucoup de travail en recherches et numérisations. Aussi Merci d’en respecter les droits d’auteurs, au minimum en citant les sources.
Atelier Leleu – Van Lierde LILLE 1895 (L.V.)
(Autres appellations : LELEU.Fils – LELEU-PIEDANNA)
Crée à Lille en 1880 au 157 boulevard de la Liberté. Repris ensuite entre 1906 et 1912 par le graveur Gommaire – Léopold Van LIERDE 1872-1939. (2ème debout à droite sur la photo ci dessous). Cet atelier produisait essentiellement, des vitrages gravés à l’acide et des vitraux. Il produisait aussi des enseignes et lettrages gravés, peints ou ornés à la feuille d’or. L’atelier continuera ensuite son activité dans les années 30 en passant a la gravure par sablage, abandonnant ainsi peu à peu la gravure à l’acide fluorhydrique.
Ancien atelier de gravure sur verre et glace à l’acide fluorhydrique Atelier LELEU.FILS Lille 1895-1906. (Remarquez les bonbonnes de produits chimiques au premier plan). Crédit Photo Christian Van Lierde © 2018
GRAVURE SUR VERRE ET GLACE A L’ACIDE
L’origine de cette technique a déjà été traité précédemment sur le site. D’abord dans l’article sur le Maître peintre verrier Paul BITTERLIN, et ensuite sur une page dédié à la reproduction de ces vitrages. Néanmoins des documents originaux plus précis venant des archives de l’atelier LELEU – VAN LIERDE permettent d’illustrer ce procédé.
ATTENTION, il s’agit d’un procédé totalement révolu en France, les éléments entrant dans la composition des liquides de gravures étant hautement toxiques aussi bien pour les opérateurs que pour l’environnement.
Les éléments qui étaient nécessaires :
- Le vitrage : La plupart du temps il était épais de l’ordre de 5 à 8 M/M. Avant l’arrivée du verre étiré, il s’agissait surtout de glace claire Doucie Saint – Gobain. (Verre coulé à plat puis repoli mécaniquement pour assurer la planéité)
- Les liquide de gravure : Composés essentiellement d’acide Fluorhydrique (SGH5) et d’autres produits également toxiques. Les compositions chimiques variant suivant la profondeur de gravure recherchée (jusqu’à 4 ou 5 nuances). Bien sûr les formules et recettes différaient d’un atelier à l’autre.
- Le Bitume de Judée : Connu depuis l’antiquité, cet hydrocarbure de la famille du pétrole était utilisé pour l’étanchéité des Navires. Mélangé à de l’essence de térébenthine et a de la gomme Laque, ce goudron visqueux servait entre autre, à la réalisation des pochoirs sur le verre.
- Enfin, de la cire ou du mastic de vitrier : Ces produits servaient à réaliser une bordure tout autour du vitrage à graver afin de retenir les liquides de gravure sur la surface.
Avant tout, pour bien comprendre, plus l’acide fluorhydrique est pur, plus l’effet obtenu sur le verre est translucide.
Technique de gravure sur verre et glace en 3 Tons.
- D’abord “le maté”: C’était la première étape qui consistait à dépolir la surface du verre suivant le décor. On utilisait pour cela un premier mélange acide appelé “Le Mat”. Le graveur obtenait ainsi un premier fond, en fait la partie la plus blanche du décor (A) sur la photo ci-dessus.
- Le premier pochoir : Pour le réaliser on le peignait à la main avec du bitume de judée après avoir disposé le vitrage sur le dessin à l’échelle 1 . (Voir dessins originaux ci-dessous).
- La descente : Le graveur versait ensuite son deuxième liquide de gravure. Plus agressif que le précédent le ton obtenu était alors plus clair (B) sur la photo ci-dessus. On appelait cela “descendre le maté” d’un ton sur les parties non protégés.
- Le deuxième et dernier pochoir: Pour éviter que la gravure ou descente suivante détruise le maté (A) et le ton descendu (B), le graveur peignait un nouveau pochoir pour les protéger.
- Dernière descente : Etape finale avec un dernier liquide gravure bien plus agressifs que les précédents pour obtenir le Ton “C” translucide.
- Le nettoyage. Pour finir le nettoyage du pochoir se faisait à l’aide de benzine et sciure, avant un passage à l’eau claire.
Ci dessous une vidéo tournée au centre de mémoire de la verrerie d’en Haut à Aniche, ou Mr Bartolic (NDE: que j’ai eu le plaisir de rencontrer) explique les différentes étapes de fabrication. Lien d’origine : https://www.dailymotion.com/video/x7x3h1u
Modèle de pochoir de gravure sur verre Atelier LELEU – VAN LIERDE
Modèle de gravure sur verre et glace à l’acide atelier LELEU-VAN LIERDE
Pochoir original Atelier verrier LELEU – VAN LIERDE
Sources. D’abord les Archives de l’atelier LELEU VAN LIERDE, ensuite la revue GLACES ET VERRES N° 6 1928.
Source Vidéo: Chaîne de Mr Diverchy du centre de mémoire de la verrerie d’en Haut à Aniche.
Crédit Photo : Christian Van Lierde © 2018 Christian Fournié © 2018
Remerciement à : Christian Van Lierde pour sa collaboration et Mr Bartolic pour ses explications.