La société Picard et Cie avait entre-autre, développée un procédé de production de pochoirs pour le verre diamanté à l’acide.
En fait on peut dénombrer 3 procédés chronologiquement successifs de fabrications pour la gravure sur verre diamanté par acide.
Le saupoudrage
Ce procédé très simple a été formulé en 1853. Il s’agissait d’un brevet déposé par Louis Napoléon Gugnon, à l’époque associé à Louis Maréchal au sein d’un même atelier de peinture sur verre et de fabrication de vitraux à Metz de 1838 à 1870. Le procédé reprend principalement les mêmes pochoirs en cuivres ou laitons ajourés que pour la fabrication du verre Mousseline.
La différence c’est surtout qu’au lieu d’enlever de la matière par brossage, on en rajoutait par saupoudrage ou tamisage à travers les parties ajourées du pochoir à l’aide d’un mélange de Bitume de Judée et de gomme laque réduit en poudre très fine. Cette poudre s’agglomère alors sur le verre préalablement enduit d’essence de térébenthine chauffée à 35 °. On obtenait ainsi une fois sec, un dessin de motifs répétitifs à l’aspect de goudron, prêt à être gravé par acide Fluorhydrique.
Le cliché.
Ni plus ni moins qu’une reproduction photographique, déjà ! Mr Abel Niepce de Saint Victor (1805-1870) cousin germain du célèbre Nicéphore Niepce (inventeur de la photographie), décrit dès 1850 un procédé de pochoir photosensible dans son traité sur la gravure Héliographique afin de graver du verre à l’acide. Le procédé fut par la suite perfectionné par ajout de chrome pour augmenter le niveau de sensibilité.
Une méthode complexe,
Le procédé est le suivant : D’abord on enduisait une plaque de verre d’un mélange de bitume de Judée (sorte de goudron naturellement photosensible), sulfure de carbone, cire jaune, térébenthine et caoutchouc, le tout hors lumière du jour. Ensuite on exposait le tout au soleil de midi en plaquant un verre poli transparent/peint émaillé noir, décorée du motif ajouré à reproduire (Une sorte de négatif). On développait alors le tout à l’eau. les parties du dessins exposées au soleil se durcissaient, les parties cachées se dissolvaient lors du développement. Enfin, une fois séché, on obtenait ainsi un pochoir résistant à l’acide fluorhydrique. L’enlèvement du pochoir se faisait au benzène ou à l’acide chlorhydrique suivant les mélanges.
Le procédé de transfert Picard
En fait une forme de décalcomanie. Au départ, on réalisait un cliché (voir ci-dessus) sur une plaque de verre, gravée ensuite profondément par acide. Ce vitrage va alors servir de Matrice de reproduction du motif.
Le transfert
Etape suivante on enduisait alors cette matrice au couteau à mastic avec une pâte à imprimer sur les parties en relief de la matrice. Cette pâte était un mélange de Bitume de judée, cire Jaune, stéarine, suif, poix, résine et essence. Ensuite on recouvrait le tout d’un papier de soie frotté de blanc d’Espagne. Puis on pressait délicatement pour ensuite enlever le papier, sur lequel se retrouvait tous les motifs imprimés. Enfin on transférait ce même papier imprimé sur le verre à graver. Une fois mouillé, le papier se délitait ne laissant que les motifs qui restaient fixé au vitrage ainsi prêt à être gravé.