Fabrique de verres décorés Picard.
Ce cinquième article sur d’anciens ateliers de décorations sur verres et glaces fait suite à de nouvelles acquisitions de documents datés de 1903 sur la société Picard et Cie. Avant tout cet article est complémentaire à la page verres diamantés ou l’histoire et les procédés de cette fabrique de verres décorés, y sont beaucoup plus détaillés.
Verre à vitre Picard 1872 à 1942
Une société de l’Est de la France
Avec la fabrique de verres décorés Picard et Cie puis C.CH Picard successeur nous entrons dans un atelier verrier des plus influents d’avant 1914. Hormis pour les répertoires des monuments historiques, cet atelier verrier tout comme ses contemporains, Lémal – Raquet, Prost ou Bouvais a sombré dans l’oubli. Son savoir-faire a aujourd’hui totalement disparu comme tant d’autres en France.
D’abord originaire de Strasbourg puis Lunéville en passant par sarrebourg, cette compagnie produit d’abord des verres de montres dans un ancien Moulin sur la vezouze. Elle possède vers 1892 une succursale au 84 Quai Jemmapes à Paris ou elle présentait ses productions, comme le verre opale coulé servant aux revêtements muraux, installations sanitaires ou électriques. Elle fabrique aussi du verre diamanté et des enseignes vitrifiées. Après 1892, elle change d’adresse et installe des ateliers importants aux 111 et 113 Rue Reuilly à Paris, après 1903 la société sera reprise par Charles Gaston Picard qui l’installera ensuite rue Pascal toujours à Paris après 1920.
Sur la piste du verre diamanté
NDL: ” En ce qui me concerne j’ai commencé à reproduire ce type de verres décorés sans connaître ni leurs origines ni leurs noms dès 1997 pour l’hôtel de la cité à Carcassonne et une verrière de jardin privée située à Béziers. Ce fut même mes premières commandes en tant qu’artisan. Ce n’est qu’en 2013 lors de l’acquisition d’un ancien catalogue du Miroitier Codoni Paris 1908, que j’ai d’abord découvert le terme « verre diamanté » plus exactement : « Verre à vitre diamanté sur émaux de couleur ».
Une Fausse Piste
Comme il s’agissait de travail du verre à froid, j’ai d’abord suivi la piste des miroitiers pensant qu’ils étaient les auteurs de ce type de fabrications bien spécifiques. Mais c’était sans compter sur les capacités de l’industrie verrière de l’époque. En effet au fil des contacts, et des acquisitions comme pour le verre mousseline, je retrouvais, des modèles très similaires un peu partout en France m’amenant à penser qu’il y avait peut-être quelques part une fabrique de verres décorés diamantés plus importante à l’origine de ces productions complexes et fragiles. Début 2018 lors de la découverte du fond d’archive conséquent de l’atelier de gravure sur verre et glace Leleu et Fils Lille 1898, quelques documents en très mauvais états m’amenèrent entre-autre sur la piste de la Maison Picard et Cie.
En conclusion la découverte de ces documents d’ archives a profondément modifié ce que je croyais savoir sur les métiers verriers de cette époque. Confirmant une industrialisation et commercialisation massive des vitrages décoratifs de la fin du 19ème siècle. “
Verre diamanté Picard Modèle 650 Oriental (reproduction 2018)
Catalogue de la Fabrique de verres décorés Picard.
Récemment acquis ce catalogue “Fabrique de verres décorés Picard et Cie” est dans un état exceptionnel il date de 1903. Il permet surtout de remettre dans leurs contextes les documents précédemment découverts. D’abord on y retrouve les planches couleurs de modèles des verres décorés diamantés commercialisés. Ensuite on y trouve bien sûr des motifs de verres mousselines fabriqués soit par dépolissage à l’acide, soit par émaillage au sein même de ces mêmes ateliers. Il y a également des modèles de grands vitrages gravés par acide, et bien sûr des vitraux, d’églises ou d’appartements.
Une découverte attendue depuis longtemps.
NDL: ” C’est La planche ci-dessous nommée « Coins gravés à la roue » qui a retenue toute mon attention. Elle présente des modèles de petites fleurs, étoiles, épis gravés sur couleur qui ornaient les angles des portes anciennes ajourées. En fait cela faisait longtemps que je recherchais des données commerciales sur ces petits vitrages. Expérimentant moi-même avec difficultés ce type de gravure mécanique à la meule, aux vues des carreaux originaux quasi parfaits et identiques les uns aux autres, je soupçonnais également à juste titre, l’existence de sociétés et fabrique de verres décorés à la roue…”
Carreaux de verres gravés à la meule
Verres décorés par acide
Vitraux et Peinture sur verre
Remerciements et Sources
- Tout d’abord Un grand Merci à Monsieur Van Lierde pour sa visite…
- Remerciements a l’efficace réseau Genverre pour ses recherches sur la famille Picard.
- Ainsi qu’au musée de la mémoire verrière du Boussois pour leur document précieux.
Merci de respecter mon travail de chercheur, en citant au moins les sources. @bientôt. C. Fournié. Novembre 2018