. Glacerie de Jeumont Archives – Atelier du verre mousseline
 

Pochoir de gravure sur verre d’après le chimiste Hector Douillez

Cette vidéo tournée en Avril 2023 reproduit l’ancien procédé de fabrication d’un pochoir de gravure sur verre “diamanté” par encrage. Cette méthode de fabrication appliquée au verre plaqué couleur est le fait d’une seule famille de verrier : la famille Picard entre Lunéville en 1872 et Paris jusqu’en 1941. La famille Picard était d’origine juive, elle a été déportée en 1942 disparaissant avec son savoir-faire unique. Mais 80 ans plus tard… tout n’as pas été perdu…

Petit document mais grande découverte

 

Voici le rapport interne pour la glacerie de Jeumont rédigé par le chimiste décorateur Hector Douillez. Ce document exceptionnel a permis de reconstituer la technique du transfert Picard. Il faut souligner que ce document datant de 1898 est de toute première importance, puisqu’il confirme l’utilisation de procédé de pochoir par cliché héliographique et d’impression par encrage sur verre à vitre. En fait il y a très peu d’informations sur l’utilisation effective de ces techniques par les ateliers verriers de l’époque entre 1850 et 1900.  Cela dit aux vues de la complexité de certains rendus de verres mousselines par exemple, l’utilisation de procédé photosensible pour la réalisation de pochoir de gravure sur verre est une évidence. Mais aussi un secret bien gardé… qui est tombé dans l’oubli.

 

Avertissement. Les proportions manquantes dans le documents ne peuvent être communiquer que sur demandes justifiées (professionnel, chimiste, patrimoine). Elles ont été volontairement occultées du fait de la toxicités extrêmes de certains des produits employés.

Jeumont & Recquignies

Nous sommes en 1898 à la glacerie de Jeumont. La glacerie de Jeumont et celle de recquignies sont alors propriétés de la famille d’origine Belge Despret sous le nom : “La Cie des Glaces et Verres spéciaux du Nord”. En 1884 Georges Despret 1862 – 1952 succède à son oncle Hector Despret 1790 – 1884. C’est donc sous la direction de George Despret que ce rapport de pochoir de gravure sur verre par procédé héliographique a été rédigé par le chimiste et dessinateur Hector Douillez. A l’heure actuelle on ignore le parcours professionnel exact de ce chimiste. Mais une chose est certaine, il connaissait les procédés de fabrications de la famille Picard 1872 – 1941. C’est d’ailleurs ce qui rend ce document si précieux dans la compréhension de la fabrication des verres diamantés ou mousselinés par acide Fluhorydrique.

glacerie de jeumont

Glacerie de jeumont 1909

Glacerie de Recquignies

Recquignies en 1907

Pochoir de gravure sur verre

Retranscription annotée.

pochoir de gravure sur verre Mousseline gravée.

Description : Ce procédé est un système d’imprimerie qui consiste à produire un dessin sur un papier et de le décalquer sur verre, la décalcomanie des enfants. Ce dessin est formé avec un vernis inattaquable par l’acide HFl (Acide Fluorhydrique).

 

Il Faut donc un cliché (ou) une plaque, une pâte a imprimer. Le cliché est une glace polie assez épaisse gravée fortement à l’endroit des traits du dessin. Il y des traits de toutes les grosseurs suivant les ombres.  La Figure : 1 représente le creux de gravure des traits dans le cliché.

NDL : il s’agit donc d’un cliché photogravé en creux permettant le transfert d’un motif sur du verre à l’aide de pâte à imprimer un peu comme de la décalcomanie.

Méthodes

  1. Classique : On prend une glace un peu plus grande que la grandeur du dessin à reproduire. Ensuite on enduit cette plaque de vernis ordinaire (Bitume de judée). Puis au moyen d’une pointe on enlève le vernis suivant le dessin à reproduire. Enfin, on grave à l’acide HFl.
  2. Plaque photographique. On fait sur une glace polie le dessin que l’on veut reproduire au moyen de la grisaille (peinture vitrifiable) et de l’essence. A noter que l’on peut se dispenser de cuire la plaque, (Fixation de l’émail) le but c’est de rendre opaque les parties du dessin à reproduire que les rayons solaires ne puissent traverser les traits. On couche ensuite une autre glace qui la plaque avec un vernis préparé comme suis, vernis sensible à la lumière et résistant à l’acide Fhl.

 

NDL : En fait c’est donc un procédé photosensible (héliographique à l’époque) d’un côté, ainsi que la réalisation d’un négatif ou positif d’un dessin ou motif à reproduire de l’autre. Le tout pour réaliser un pochoir de gravure sur verre par acide HFl.

Procédé Picard

(Suite du document)

Pour Rappel : La famille Picard est une famille d’origine suisse, qui fabrique d’abord des verres de montres à Lunéville en 1872. Elle détient ensuite un procédé de pochoir de gravure sur verre qu’elle utilise dans la fabrications de verres dit “diamantés” et  “mousselinés” à Paris de 1880 à 1941.

Picard et Cie 1900

Entête Picard et Cie Paris 1900

Le cliché

  • Recette – 1:  D’abord prendre XX litres de vernis noir à peindre ordinaire, ajouter XX de Caoutchouc
  • Ensuite on dissout le tout dans du sulfure de Carbone (le Sulfure de carbone est un produit hautement toxique et très volatile il vaut mieux s’abstenir d’utiliser ce type de produit chimique, c’est ni bon pour l’opérateur, ni bon pour l’environnement)
  • Enfin on ajoute XX litre d’essence de térébenthine, et de la cire jaune avant de fondre le tout dans un bain Marie. Ce vernis est épais et doit de coucher bien uniformément.

 

  • Recette – 2:  XX Mesures d’essence de térébenthine
  • XX Mesure de Bitume de Judée
  • XX part de Cire Jaune
  • On fond le tout en Bain Marie. On ajoute ensuite XX parts de Caoutchouc Dissous
  • Enfin, on termine avec XX part de sulfure de Carbone.

 

NDL : Dans les 2 cas, cela donne donc un produit photosensibilisé à la lumière du jour. Le document n’en parle pas, mais cela coule de source pour l’époque. Appliqué uniformément d’une manière inconnue sur une plaque de verre épaisse poli douci parfaitement plate.

On récapitule.

Nous avons :

  • Une glace polie avec dessin à la grisaille cuite ou non. (Dans notre cas c’est un positif) 
  • Une glace enduite d’une couche d’un vernis photosensibilisé (hors lumière du jour).

Placer la glace avec le dessin sur celle sensibilisée à la lumière. Puis on l’expose au soleil.

NDL : Nous sommes à Jeumont dans le Nord de la France, pas autant de soleil que dans le sud, et de la pluie plus fréquente. L’exposition se fait donc dans des serres ou verrières prévues à cet effet.

Résultat : Les parties du vernis photosensible exposées au soleil se durcissent et deviennent insolubles dans le pétrole ou l’essence, tandis que les traits à l’ombre sont solubles après une exposition d’un jour. On lave ensuite la glace vernie avec un tampon de pétrole qui dissous alors le vernis laissant ainsi apparaître les traits que l’on gravera ensuite à l’acide.

NDL : Nous avons ainsi un pochoir de gravure sur verre obtenu par cliché héliographique qui une fois gravé devient une matrice d’impression.

 

Explications chimiques :

Cet effet sur le bitume de Judée est du au sulfure de carbone qui se décompose lentement sous les rayons solaires devenant alors du photosulfure de carbone insoluble. (Hector Douillez)

La pâte à imprimer Picard

Ingrédients de la pâte a imprimer Picard

Stéarine, bitume de Judée, cire jaune…

Composition

  • Bitume de judée
  • Cire Jaune
  • Stéarine
  • Suif
  • Saindoux
  • Poix
  • Résine
  • Essence de térébenthine

 

Procédure :

Fondre très lentement (au bain Marie). On commence par étaler la pâte à l’aide d’un couteau a mastiquer que dans les partie gravées (en creux). Ensuite on prend un papier de soie frotté au blanc d’Espagne (?) et on l’applique sur la plaque enduite de pâte à imprimer. Après cela on passe un rouleau en caoutchouc, puis on tire le papier adroitement qui emporte avec lui le vernis déposé dans les creux des parties gravées. On le dépose ensuite sur le vitrage que l’on veut graver on l’étend avec la main puis on le frotte légèrement avec un linge. On mouille la feuille de papier qui abandonne alors la pâte qui reste ainsi fixée au verre.

NDL : Précautions à prévoir, un masque pour se protéger des vapeur de solvant, et un système de cuisson sans flammes.

Le rendement

Pour ce pochoir de gravure sur verre, un homme ou une femme peuvent ainsi tirer 10 mètres par jours. Pour la gravure à l’acide et son nettoyage c’est 30 M2.

 

La gravure à l’acide fluorhydrique.

Pour la gravure à l’acide diamanté 1 Heure de temps pour ½ heure de rinçage a l’eau.

  • Notes Le mat est formé de XX de cristaux de soudes pour X d’acide FHl en agitant le tout
  • L’acide à graver est coupé de XX d’eau.

Avant la gravure chauffer la plaque de verre à 20° Celsius. Précautions, avant d’imprimer bien nettoyer le vitrage à l’essence de térébenthine .

Sources

Acide fluorhydrique et bitume de judée

Les différentes méthodes de fabrications des verres mousselines de 1841 à nos jours.

 

1/ D’abord le premier article : la Fabrication du verre mousseline par émaillage en 1841.

2/Ensuite : le verre mousseline en tulle brodée et la boîte à poussière.

3/ A présent la troisième partie : La gravure du verre mousseline par acide fluorhydrique et bitume de Judée

4/ Pour finir :  Le sablage.

Verre mousseline Diamanté.

Un travail à froid

gravure du verre mousseline

Définition : il s’agit au départ d’un vitrage (pour simplifier) décoré de motifs mousselines sur verres clairs ou en couleurs en relief ou non, par gravure à l’acide Fluorhydrique. Pour le cas des verres mousselines en reliefs, l’aspect brillant du fond perlé résultant de cette méthode de gravure est sans doute à l’origine du choix de sa dénomination : le verre diamanté* par son fabricant principal entre 1880 et 1942, la maison Picard.

*A noter d’une part qu’il n’existe pas pour le moment de traces antérieures à 1880 pour l’origine de cette dénomination. Et d’autre part que St-Gobain-Chauny et Cirey reprendra cette appellation par la suite dans sa production de vitrages imprimés industriellement après 1918. Par son aspect, on peut d’ailleurs raisonnablement affirmer que le verre diamanté est en réalité un précurseur des verres à vitres imprimé à reliefs fabriqués en Europe à partir de 1892.

glace picard

Catalogues de glaces et verres Picard.

Acide Fluorhydrique

Attention danger

Acide Fluorhydrique = Fluorure d’hydrogène. Très corrosif l’utilisation de ce produit chimique très toxique est très règlementé de nos jours.

L’utilisation de l’acide fluorhydrique pour la gravure sur verre vient du Royaume-Unis ou on retrouve les frères Chances à Birmingham vers 1850. De la même façon les peintre verriers Gugnon et Maréchal à Metz en 1853 effectuent des essais avec l’aide du chimiste Cyprien Tessié du Motay (1818-1880).  En 1876 Paul Bitterlin Maître peintre verrier à Paris à de bons résultats avec plusieurs types de gravures distinctes sur la même surface de verre pour fabriquer des décors.

 

Principes et formules

Pour la gravure du verre mousseline à l’acide, il s’agit d’utiliser deux formules différentes en rajoutant divers adjuvants chimique à l’acide fluorhydrique. Le but est ensuite de réaliser soit :

  • A/ Une gravure en surface à l’aspect Mat
  • B et C / Soit une gravure en profondeur à l’aspect perlé dite “diamantée”.

 

L’acide fluorhydrique (pdf)

  • Mortel par inhalation contact cutané ou ingestion.
  • Provoque des lésions graves sur la peau et les yeux.

Réglementation CE :  n° 1272/2008. 200-843-6

verre mousseline gravé a l'acide

A/ Verre mousseline gravé Mat

Gravure sur verre à par acide fluorhydrique

B/ Gravure diamantée sur verre clair

Verre mousseline diamanté couleur

C/ Verre mousseline diamanté couleur

Le verre plaqué ou Doublé

Un verre a couche

France 1826, Nous sommes pendant la seconde restauration de la monarchie sous le règne de Charles X. Devant les nombreuses églises abandonnées ou détruites lors de la révolution, le gouvernement de l’époque entreprit la restauration de ces édifices et de leurs vitraux. Mais le verre de couleur n’est plus fabriqué en France. Suite à cette pénurie,  les architectes de l’époque se tournent alors vers le gouvernement afin d’autoriser l’importation de verres colorés en provenance d’Allemagne ou d’Angleterre. Cette autorisation est nécessaire du fait de la prohibition (embargo douanier) alors en vigueur envers ces pays. Mais cette autorisation est refusée, encourageant les verriers du territoire à retrouver et reprendre la fabrication de verre de couleurs.

 

Georges Bontemps

En 1826 Un maître verrier polytechnicien du nom de Georges Bontemps, (1799 – 1883) vient de prendre la direction de la verrerie de Choisy-le-Roi. Il s’attèle alors à cette tâche. Après analyse de chimistes sur ordre du gouvernement, il est établi que le verre rouge ne peut-être obtenu qu’avec des oxydes de cuivre et de fer. A partir de ces données, Georges Bontemps obtient avec succès les nuances de rouges émaillées sur une seule face de verre clair réinventant ainsi la fabrication du verre doublé (ou plaqué) de couleur en France.

Ce verre à l’origine du verre diamanté couleur gravé à l’acide fluorhydrique existe encore aujourd’hui et est connu sous le nom de verre plaqué (Flashed glass).  Ce verre à vitre encore soufflé à la bouche est encore fabriqué dans seulement 2 verreries dans le monde dont une se situe en France aux verreries de Saint-Just près de Saint-Etienne. Quant-à la verrerie de Choisy-le-Roi elle, elle périclitera suite au départ de Mr Bontemps pour l’Angleterre lors du changement de régime en 1848.

Verre doublé gravé par sablage

Verre doublé gravé

Bitume de judée et Acide fluorhydrique

Un mariage heureux.

Tout au long du 19ème siècle, si il y a un produit très utilisé dans le ateliers de décoration sur verre c’estbien le bitume de judée.

 

Le bitume de Judée qu’est-ce que c’est ? 

  • C’est un produit de la même famille que le pétrole connu dès l’Egypte ancienne et utilisé pour imperméabiliser le bois des bateaux.

 

Quel utilisations ?

  • D’abord, chauffé et mélangé à du Benzène puis appliqué au pinceau sur le verre, le bitume de Judée fait d’excellents pochoirs resistants aux acides.
  • Le bitume de Judée à des propriétés photosensibles, il est même à l’origine des premières plaques photographiques.

 

Ce qu’il faut retenir.

  • Dans les 2 cas, soit manuellement, soit chimiquement le bitume de Judée sert à la fabrication de pochoirs destinés à la réalisations de décors gravés sur verres.
Pochoir de gravuire sur verre en bitume de judée

Peinture au bitume de Judée

Procédés de pochoirs

Des secrets bien gardé

bitume de judée en poudre

Saupoudrage

Le premier à parler d’impression de pochoirs sur verre plaqué ou doublé en couleur pour la gravure sur verre à l’acide fluorhydrique est Louis Napoléons Gugnon à Metz vers 1853.

Il s’agit de pulvériser du Bitume de Judée réduit en poudre à l’aide d’une sorte de cylindre à ventilateur manuel sur un pochoir de métal ou même de la tulle recouvrant la vitre à graver. Cet asphalte se collant au verre avec une préparation légèrement chauffé, détermine ainsi un pochoir sur lequel peut être alors appliqué de l’acide fluorhydrique dilué pour réaliser la gravure d’un motif en série.

 

Le cliché.

Ni plus ni moins qu’une reproduction photographique.  En 1850 Mr Abel Niepce de Saint Victor (1805-1870) cousin germain du célèbre Nicéphore Niepce (inventeur de la photographie), décrit un procédé de pochoir photosensible a base de bitume de Judée dans son traité sur la gravure Héliographique. le but est de graver du verre par acide fluorhydrique. Le procédé est par la suite perfectionné par ajout de chrome pour augmenter le niveau de sensibilité de l’épreuve.

 

Une méthode complexe. 

Le procédé est le suivant :  D’abord on enduisait une plaque de verre d’un mélange de :

  • Bitume de Judée
  • Sulfure de carbone
  • Cire jaune
  • Térébenthine et caoutchouc,

L’opération se fait bien sûr hors lumière du jour. On expose le tout au soleil de midi dans une serre en plaquant un verre mousseline émaillé noir à motifs transparent (en fait un film négatif). Une fois exposé à la lumière on obtient ainsi un cliché. On développe alors le tout à l’eau. les parties du dessins exposées au soleil se durcissent, les parties cachées se dissolvaent come par magie lors du développement. Enfin, une fois séché, on obtient un pochoir résistant à l’acide fluorhydrique. L’enlèvement du pochoir se fait ensuite au benzène ou à l’acide chlorhydrique suivant les mélanges.

 

Le sulfure de carbone 

  • Volatile et inflammable
  • Nuit à la fertilité
  • Risque grave en cas d’exposition prolongée
  • Irritation des yeux et de la peau.

Réglementation CE :  n° 1272/2008. 200-843-6

Le Transfert PICARD.

Un secret bien gardé

Le procédé de pochoir breveté SDG par Picard et Cie nous est parvenu grâce à un document très rare de la glacerie de Jeumont implantée dans le Nord de la France. Un certain Hector Douillez y décrit précisément un procédé d’impression de pochoir par cliché photographique et matrice.

A noter que sans ce document original complet a usage interne et non publié, il n’y aurait aucune preuve de l’existence de ces techniques photosensibles au seins des verreries de l’époque… C’est manifestement un secret tellement bien gardé qu’il a disparu. 

Décalcomanie Picard

Décalcomanie des enfants…

En fait le transfert Picard est une forme de décalcomanie. Au départ, on réalise également un cliché (voir ci-dessus) sur une plaque de verre, gravée ensuite profondément par acide. Ce vitrage va alors servir de matrice pour la reproduction du motif.

 

Bitume de Judée en pâte

D’abord on enduit la matrice gravée par cliché avec une patulre  et une pâte à imprimer sur les parties en creux de la matrice. Cette pâte était constituée de :

  1. Bitume de Judée
  2. Cire Jaune
  3. Stéarine (acide gras végétal)
  4. Suif
  5. Saindoux
  6. Poix
  7. Résine et essence 
Bitume de Judée

1/ Bitume de Judée

Cire Jaune

2/ Cire Jaune

Stéarine

3/ Stéarine

Suif

4-5/ Suif et Saindoux

poix

6/ Poix

Résine Végétale

7/ Résine végétale

Le transfert

Ensuite pour le transfert,  on dépose d’abord un papier de soie frotté de blanc d’Espagne sur la surface imprimée. Puis on presse délicatement pour ensuite enlever le papier sur lequel est imprimé tout le motif. Enfin on applique ce même papier imprimé sur le verre à graver. Une fois mouillé, le papier se délite ne laissant que les motifs qui restent alors fixés au vitrage pour être gravé.

Origine du procédé

De la gobeleterie

Les techniques de le décoration sur verre, il faut le savoir viennent essentiellement de ce qu’on appelle la gobeleterie. C’est à dire la fabrication du verre soit usuel soit plus luxueux pour les arts de la table. Il existe un lieu incontournable pour s’en rendre compte c’est le Ciav de Meisenthal en Alsace. Dans le musée dédié à l’histoire de la gobelleterie, les techniques de la décoration sur verre y sont exposées d’une manière chronologique avec notamment un procédé de décoration sur verre par pochoir imprimé. Cette technique est présente vers 1870 aux verreries de Portieux, mais aussi Baccarat, Saint Louis et Meisenthal.

Gravure a l'acide à meisenthal

Gravure chimique à Meisenthal

La Gravure chimique

Verreries de Portieux

La décoration sur verre en volume par acide fluorhydrique passe donc par la fabrication d’un pochoir. Il pouvait être directement réalisé sur le verre, mais cela pouvait poser des problèmes pour la réalisation de gravures en série identique. C’est pour cette raison que l’impression de pochoir “indirect” au bitume de judée s’est imposée.

 

Les Etapes :

  • L’impression : Les verreries de l’époque sélectionnent des ouvriers habiles puis les forment à la gravure sur métal. La procédure consiste à réaliser manuellement un pochoir à l’aide de bitume de Judée, de cire et de stéarine pour être ensuite graver à l’aide d’une pointe en métal dur. Une fois le pochoir terminé la plaque de métal passe alors à la gravure par acide nitrique.

 

  • L’application : La matrice en métal est ensuite encrée à l’aide de bitume de Judée et mise sous presse afin d’imprimer le motif sur un papier de soie très léger. Le pochoir d’impression obtenu est ensuite appliqué sur le verre en rotation sur un tour manuel. Le verre à décorer est ensuite badigeonné avec un bitume de jugée plus épais pour protéger les parties non gravées.

 

  • La gravure : Les verres à graver sont rangés les uns à côtés des autres par 9 ou 12 dans des paniers ajourés et plombé pour ensuite être plongé jusque à quelques millimètres de leurs collerettes dans un bain d’acide fluorhydrique et d’eau. Enfin, au bout de vingt à trente minutes les verres sont retirés. La dernière étape est un décapage du pochoir dans une chaudière d’eau sodique (eau chargée en sodium) en ébullition suivi d’un rinçages.

Sources et remerciements

Photos

  • C. Fournié Verrerie Mousseline

Documents

Remerciements

  • Remerciements au réseau Genverre pour ses recherches sur la famille Picard.
  • Ainsi qu’au musée de la mémoire verrière de Boussois pour leurs documents précieux.
  • Merci à TB pour son expertise.