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Gugnon Fils Rue du Faubourg Saint-Denis

Le catalogue ci-dessous vient de l’atelier de fabrication de verres mousselines Gugnon Fils situé au 130 Rue du faubourg Saint Denis à Paris. Certaine planche de vitrages (les Verres striés) présentes dans ce catalogue permettent de situer son édition entre 1868 et 1876 (date de sa faillite). Ce document exceptionnel est conservé par la Bibliothèque Fornay à Paris. 

Gugnon Fils verres à vitres

Auguste Raphaël Gugnon

C’est une histoire de famille qui se passe d’abord vers 1860 au 4 rue Doudeville à la Chapelle-St-Denis près de Paris, avec un premier atelier de fabrication de verres mousselines. Atelier, fondé par le peintre verrier venant de Metz Louis Napoléons Gugnon (Metz 1808 – Paris 1872) séparé de son ancien associé et beau-frère Laurent Charles Maréchal (1801 – 1887). Originaire de Metz lui aussi, son atelier au 21 rue des Murs toujours à Metz (Anciennement Gugnon – Maréchal) est repris par son ami le peintre verrier Charles François Champigneulle (Metz 1820 – 1882) héritant ainsi de tout son savoir-faire.

 

Au 130 Rue du Faubourg Saint-Denis

Auguste Raphaël Gugnon né en 1835 et fils de Louis Napoléon Gugnon succède à son père en 1864 et s’installe au 130 Rue du Faubourg Saint-Denis sous le nom Gugnon Fils Verres à vitres. Dans la même rue au 188-190 un autre atelier similaire fait aussi son apparition, l’atelier Aubriot-Gugnon fondé par Joseph Edouard Aubriot (1835-?) et son épouse Joséphine Claire Gugnon née à Metz (1837- 1904) et fille de Louis Napoléons Gugnon. Joseph Aubriot est donc le Beau-Frère d’Auguste Raphaël Gugnon. Il est important de souligner que dans le sillage des ateliers de le famille Gugnon, d’autres ateliers verront le jour, on peut citer celui de Michel & LEZY Rue de la roquette à Paris également.

Une Photographie rare

Entre 1864 – 1876

Tout comme le catalogue, la photo ci-dessous est exceptionnelle. En effet il est extrêmement rare de trouver des photographies ou illustrations de l’intèrieur d’atelier de peintres verriers en général. La photo a été prise entre 1864 et 1876, et son origine, est certifiée. En effet, on peut lire l’inscription suivante sur le document original : “Gugnon Fils Verres à vitres 130 Rue du Faubourg Saint-Denis”.

Gugnon Fils verres a vitres Rue du Faubourg Saint-Denis

Gugnon Fils Rue du Faubourg Saint-Denis Paris.

Description approximative

  • : Four a Moufles pour la cuisson des vitrages décoratifs émaillé en décor Mousseline, ou autres éléments peint entrant dans la composition de vitraux. En fait il s’agit du Four inventé avec Joseph Edouard Aubriot Beau-frère de Gugnon Fils.
  • B : Cheminée d’évacuations des vapeurs.
  • : Moufles en étages
  • D : Rack en métal sur lesquels étaient empilés les vitrages décoratifs préalablement peint séparés les uns des autres par du plâtre afin d’éviter une fusion entres les plaques de verres.
  • : Pinces de manipulation des racks
  • : Treuil manuel ou peut-être monté sur chariot.
  • G : Pont Roulant mécanique et manuel probablement.
  • H : Rails et mécanisme à engrenage du pont roulant mobile.
  • : Câblages électriques (1876) ? Cordages ?
  • : Probablement un établi servant à la préparation des racks avant et après la cuisson Le personnage en chemise blanche à droite à une brosse dans la main.
  • K : Caisses contenant des plombs d’assemblages destinés à la réalisation de vitraux. Aujourd’hui encore les emballages sont les mêmes en caisses bois. N’oublions pas que l’atelier Gugnon Fils était aussi fabricant de vitraux en très grande quantités d’où un stock de plomb conséquent.
  • L : Des chariots à 2 ou 4 roues ? sont empilés les uns sur les autres entre 2 grandes planches de maintien. Les roues semblent adaptées pour rouler sur des rails… Mais il peut aussi s’agir de l’équivalent de nos chariots de manutention a 4 roues actuels, servant à la manipulation des charges lourdes…
  • M : Pupitre de coupe de verre (voir l’équerre sur la table)
  • N : Châssis de stockage de vitrages décoratifs finis coupés a mesures fixes (d’où la table de coupe du côté gauche) Prêt à la mise en caisse.

Un vitrage et des personnages…

  • O : A première vue, Il pourrait s’agir d’une vitre gravée à l’acide. Mais là, ce n’est pas le cas. Il s’agit en fait d’un grand vitrage mousseline en tulle brodée émaillé grâce à la boite à poussière de Mr Aubriot. On distingue très bien une frise grecque N°7 et un motif central. C’est une composition que l’on a retrouvé à Metz en Moselle, ville natale de la famille Gugnon.
  • P : 1,2,3 Personnages en costumes probablement le personnel d’encadrement. Il n’est pour le moment pas possible de les identifier. Remarquez le personnage en 3. Il porte un costume sous sa blouse blanche, peut-être s’agit-il de Gugnon Fils trentenaire…
  • Q : Il y a aussi des vitrages décoratifs exposés en verrière d’atelier.
  • Notamment des verres mousselines,
  • Et aussi des vitraux
  • Probablement des verres de couleurs gravés
  • Et des frises diamantés
  • R : Horloge Paris 10 H 15.

Publicités Gugnon fils

Plafonds et vitrages

Gugnon Fils decoration sur verre a vitre

Gugnon Fils Modèle de plafond vitré

Plafond vitrage

Plafond vitré infographie

Gravure sur verre a vitre

Gravure sur verre a vitre

Ressources

Les Peintres Verriers vers 1880

Ce qu’il faut savoir sur le travail du verre à froid en France au XIXème siècle, c’est qu’il n’y avait contrairement à aujourd’hui, aucunes différences entre les différentes techniques de ce métier. Un atelier à cette époque pouvait aussi bien réaliser des vitraux, peindre le verre, fabriquer du verre mousseline à chaud, façonner du verre à la roue ou le graver par acide. Ce n’est qu’à la fin du XIXème siècle que les choses ont changé.

En 1880 la France compte environ 208 Ateliers actifs de peintres verriers dont un tiers sur Paris. Les autres sont disséminés sur le reste du pays avec quelques concentrations sur Toulouse, Rouen et Lille.

Pour la capitale, la répartition se fait de la manière suivante : 30 % des ateliers se concentrent à Montparnasse 6éme et 14ème arrondissement, 13 % près de Montmartre 9ème et 18ème arrondissement, 13 autre % vers Ménilmontant dans le 9ème et 20ème arrondissement. Le reste est disséminé dans Paris et sa banlieue.

Cette profession d’alors, peut se diviser en deux classes: Il y a ceux qui ne fabriquent que des vitraux, et ceux dont le vitrail ne représente qu’une partie de leurs productions.

Quelques exemples de l’époque :

Production de vitraux, y compris la restauration :
Charles Lorin à Chartres et Paris compte 53 Employés, Gaspar Gsell à Paris en compte 35. D’autres ateliers sont plus petit mais parfois à forte renommée, comme Charles-Ambroise Leprévost qui ne compte que 10 employés. C’est le type d’ateliers le plus répandu.

Production de vitraux et autres production verrière décorative :
Paul Bitterlin et Fils à Paris, personnage important dans l’histoire de la gravure du verre à l’acide, spécialiste du verre gravé et du vitrail emploie 40 personnes en 1878. Toujours à Paris Reygeal et Michon eux ont 35 ouvriers et sont des spécialistes du verre mousseline. Grégoire Tiercellin lui est graveur verrier en 1871, il fabrique également du vitrail avec près de 25 employés…

Sources:

Illustration: Le CNUM: Description des Arts et Métiers Tomes XIII 1781

Listes des Peintres verriers en 1887: Forez-histoire.free.fr Histoire du Forez. (pdf)

Jean François Luneau Félix Gaudin (1851-1930), peintre-verrier et mosaïste, Clermont-Ferrand, Presses de l’université Blaise Pascal, 2006, 621 p., catalogue et annexes sur Cd-Rom.