Soufflage à la bouche par J-Scory 1925
Voici un texte sur le soufflage à la bouche du verre a vitre, tiré d’une publication commerciale du Miroitier J-Scory. Ce texte nous renseigne sur la situation de l’industrie du verre à vitre vers 1925.
J-Scory le soufflage à la bouche
Texte littéral.
Coiffés du chapeau à plume, honorés de l’épée, les Maîtres Verriers étaient alors gentilshommes.
Le temps a terni la noblesse du titre de Maître-Verrier, mais celle-ci a rehaussé son prestige en s’élevant sans cesse vers la recherche du mieux et a fait du Verrier un constant pionnier du progrès.
Les Verriers apparaissaient, aux hommes d’autrefois, comme des sortes d’Alchimistes, leur orgueil nobiliaire était très grand. Ils étaient d’ailleurs rangés parmi ” les plus importants serviteurs de l’Etat ” et les princes souverains leur accordaient volontiers d’immenses privilèges.
Plus tard, et encore avant la grande guerre, les fabricants étaient surtout d’anciens ouvriers techniciens du verre.
Mais l’Industrie Verrière ayant subi ces dernières années une grande évolution par la transformation radicale de la fabrication (travail mécanique remplaçant le soufflage à la bouche) des ingénieurs à compétences techniques très étendues sont maintenant indispensables (comme aussi d’importants capitaux).
On souffle le verre de moins en moins, mais on étire en grandes feuilles transparentes la masse compacte en fusion : l’intelligence remplace alors l’effort des poumons et des muscles par la docile puissance des mécaniques.
Par la suite, l’ouvrier souffre moins dans son labeur, la production s’accroît en qualité et en quantité : le progrès passe…
Les procédés actuels (1925) de fabrication du verre à vitre sont les suivants :
- Les vitrages par soufflage à la bouche — appelé à disparaître totalement à bref délai (1925).
- Le soufflage mécanique.
- L’étirage direct en feuilles.
L’ensemble avec des différences sensibles de coûts de revient.
Un progrès social et économique
Les caractéristiques de l’évolution industrielle de la Verrerie sont d’abord constituées par le progrès social et économique, réalisé par l’amélioration des conditions hygiéniques de la main-d’œuvre et la diminution du prix de revient dont profite le prix de vente, c’est-à-dire par l’économie de main-d’œuvre et de combustible réalisant un verre de meilleure qualité et, partant, plus résistant qu’avec l’ancien procédé du soufflage à bouche.
Il est donc extrêmement important, pour la clientèle, d’adresser ses commandes a des techniciens éprouvés, suivant de près tous les perfectionnements, toujours en avant du progrès et donnant ainsi des produits de plus en plus perfectionnés.
Ensuite, ces caractéristiques sont constituées par la rationalisation et la concentration des entreprises dans le cadre national et international (comme celles de l’acier ) qui ne tarderont pas à se réaliser et affecteront une production mondiale annuelle de verres à vitres dépassant actuellement 135 millions de mètres carrés. (1925)
J.SCORY. Miroitier à Paris la plaine Saint-Denis.
Sources
- Texte : “le soufflage à la bouche” tiré de la Brochure publicitaire J-Scory Paris vers 1925.
- Illustration Etirage Fourcault : la retro d’aniche
- Illustration soufflage : Collection de l’auteur.