. Verre imprimé Chauny et Cirey –
  verrerie mousseline 2023

Verre imprimé Chauny et Cirey

Mise à jour Décembre 2022

En image ci-dessous, un verre imprimé coulé par la compagnie Saint Gobain Chauny et Cirey à partir de 1892. Ces verres imprimés à chaud appelés aussi “verres speciaux” sont alors fabriqués par la Glacerie de Chauny dans le département de l’AISNE et celle de Cirey en MEURTHE et MOSELLE. Ces verres à vitres sont brevetés SGDG (Sans Garantie Du Gouvernement ).  Pour la photo ci dessous, il s’agit d’un “Verre imprimé filigrané N°21référencé en 1908 dans le catalogue du Miroitier CODONI à Paris.

Verre imprimé en relief transparent

Verre imprimé en relief N°21

Modèles de verre imprimé 1923

Verres coulés, vitrages armés, verres striés

Pour commencer, voici un premier document daté de 1923. Il s’agit d’un catalogue des verres coulés fabriqués par la Société des Manufactures des glaces & Produits Chimiques de Saint-Gobain Chauny & Cirey. Ce document à été numérisé afin d’aider a l’identification de vitrages, pour le patrimoine public et privé, mais aussi pour aider aux recherches historique. Il peut être télécharger en HD après inscription gratuite à la page suivante :  Bibliothèque et ressources.

IMPORTANT :

A l’heure actuelle, les vitrages imprimés ne peuvent se trouver que dans des portes anciennes vitrées et autres recyclages de menuiseries d’époque. Ils ne sont plus produits aujourd’hui.

Vitrage français 1923

Vidrio impreso France 1923.

Decor de verre en relief ancien

Chauny et Cirey vitres imprimées en relief.

Verres Spéciaux Cie St-Gobain Chauny et Cirey

Un document plus ancien de 1897

Voici un second document exceptionnel édité par la Société des Manufactures des glaces & Produits Chimiques de Saint-Gobain Chauny & Cirey. Il est en excellent état de conservation. Il présente les premiers modèles de Verres Spéciaux disponibles à la vente au 9 Rue Ste-Cécile à Paris en 1897.

Imprimés et Brevetés (SGDG – Sans Garantie du Gouvernement) ces vitrages coulés existent alors dans les dimensions allant de 81 Cm à 240 Cm de longueur pour des épaisseurs de 3 à 4 M/M. A noter qu’on y parle également de mesures courantes très probablement calquées sur les dimensions d’usages des autres vitrages existant de cette période. A ce propos il est important de préciser qu’à cette époque chaque région, voir commune, avaient leurs propres usages en terme de dimensions de fabrications de vitrages, (Mesures Nord, Midi, Lilloise…).

verres speciaux

Le verre imprimé et le verre Mousseline.

2 vitrages bien différents

Ce qui est très intéressant dans ce petit catalogue, c’est la présence qu’un comparatif publicitaire Verre imprimé / Verre Mousseline. On y vante les différents avantages du verre imprimé face à son concurrent plus ancien alors produit par les verreries industrielles. Outre les différences d’entretien et de luminosité, on retiendra surtout les différences de dimensions et d’épaisseurs.  En effet il est rare de trouver du verre mousseline de plus de 130 x 60 cm pour une épaisseur de 3 M/M au maximum.

 

Dans l’histoire de l’industrie verrière, les nouveaux procédés font disparaître les plus anciens les rendant ainsi obsolètes sur le plan technique et commercial.

 

Le verre mousseline

Premier vitrage décoratif industrialisé le verre mousseline est produit en masse à partir du milieu du 19ème siècle. Son procédé de fabrication par émaillage à chaud est intimement lié à la fabrication du verre à vitre par soufflage au canon. Le verre imprimé mousseline n’a pas de relief  ses motifs se détachent par contraste de clair-obscur à l’aspect blanc dépoli. Bon à savoir, Saint-Gobain n’a jamais fabriqué de verres mousselines dans ses glaceries.

 

Verre imprimé en relief

Par contre le verre imprimé lui est réalisé d’une toute autre manière. D’abord coulé à chaud et laminé puis imprimé de motif en reliefs par rouleaux de fontes. Ces vitres à motifs en relief laissent passer plus de lumière que les verres mousselines tout en cachant la vue. De plus, elles sont bien plus grandes tout en étant plus résistantes. Elles sont aussi colorées soit dans la masse, soit avec des émaux de couleurs. Enfin, les motifs de ces vitrages imprimés sont d’inspiration Art-Nouveau. Un style décoratif très en vogue à l’époque.

 

Le Mousselinage

Au final à partir de 1920, le verre Mousseline fini par disparaître en même temps que le soufflage de verre à vitre remplacé par l’étirage Fourcault. Le verre Mousseline perdurera quelques temps en fabrication à froid par acide ou sablage. Cette technique appelée mousselinage du verre est ainsi proposée en option sur tout types de vitrages. Quant au verre coulé imprimé il évoluera d’abord vers la coulée continue dans les années 30 et après-guerre, pour ensuite définitivement disparaître au début des années 70.

Verre mousseline vs verre imprimé

Verre Mousseline a gauche /  Verre imprimé à droite

Vitrage imprimé

Modèle de vitrage ancien

Verre a vitre ancien imprime a relief

verre imprime chenille 7 clair NON REPRODUISIBLE

Verre chenillé clair N-7

verre imprime petite marguerite NON REPRODUISIBLE

Petite marguerite

vitre imprime N-10

Verre imprimé N-10

vitre motif en relief

Verre a relief N-2

verre a relief St gobain 1908

La coulée Chance 1885 à 1890.

Une invention venue du Royaume-Uni

L’idée de donner des textures au verre plat est en fait bien antérieure  à 1892. Un des premiers vitrage texturé s’appelle le verre nommé “Cathédrale“.  D’abord coulé sur une table en fonte, un rouleau le laminait ensuite pour obtenir une glace mince. Une fois le verre raffermi a un temps donné, il était alors redressé à la verticale pour être recuit dans des carcaises (Four de recuisson lente). Une fois refroidi le verre se retrouvait translucide et déformé en surface irrégulière.

 

Verre imprimé strié

Vers 1865, un autre type de vitrage semble apparaître sous le nom de verre stié.  L’origine est anglaise, il s’agit de vitrages coulés sur table et imprimés de stries et motifs géomètriques gravés à chaud à l’aide d’un rouleau en relief. Le modèle le plus courant est a losanges, on trouve le “petit et le grand losangé”.  Ces vitrages étant plus dur, ils sont principalement utilisés dans les toitures jusqu’en 1939.

 

Les Frères Chances.

Pour le verre imprimé,  l’idée du maître de Verrerie William Edward Chance à Birmingham consiste à couler du verre en fusion entre des rouleaux pour le laminer sur le dessus et le dessous simultanément. Ainsi le vitrage laminé se retrouve poli sur le dessous, ce qui était très novateur pour l’époque. Saint-Gobain obtint en 1892 l’exclusivité pour la France de ce procédé au moins jusqu’en 1914.  A signaler que les innovations technologiques du verre en général sont très similaires des 2 cotés de la Manche tout au long du 19ème siècle.

Ancienne machine d'impression sur verre

Machine a imprimer le verre a relief en 1928

 

Pochage du verre

Pochage du verre en fusion 1928

Chauny et Cirey

Fondation 1855

La dénomination Chauny et Cirey vient de la fusion entre la compagnie de Saint-Quirin Incluant les glaceries de Cirey (Meurthe et Moselle) et Mannheim (Allemagne) avec celles de Saint-Gobain et Chauny. La société anonyme « Manufactures des Glaces et Produits chimiques de Saint-Gobain, Chauny et Cirey » naît officiellement le 11 Juin 1855*.

Chauny et Cirey Action au porteur

Manufactures des Glaces et Produits Chimiques Chauny & Cirey

Verrerie de Chauny 1911

La glacerie de Chauny en 1911

glacerie de cirey

Glacerie de Cirey 1913

La glacerie de Chauny en Bref.

Fondation 1795

Au départ le site Chauny n’est qu’un entrepôt à l’ouest de Saint-Gobain. La Compagnie y stocke d’une part ses matières premières nécessaires à la fabrication des glaces. D’une part le sable, la soude, et des terres réfractaires et d’autre part, ses expéditions de glaces brutes vers Paris. En Février 1795 le site s’agrandit avec l’acquisition des Grands Moulins de Chauny. Des machines à polir les glaces y sont ensuite installées par l’ingénieux charpentier Brancourt. En 1806 autres acquisitions avec les moulins de la Croix Saint-Claude pour de nouveaux ateliers de doucissages des glaces brutes. En 1823 l’usine de fabrication de Soude située à la verrerie de Charles-Fontaines dans la forêt de St-Gobain, est transférée à Chauny.

 

Des tables Circulaires

Par la suite tous les appareils de doucissages furent remplacés par des appareils à tables circulaires nommés « Plateformes ». Ces “tables” pouvaient atteindre un diamètre de 10 Mètres. En 1914 les usines de Saint-Gobain et Chauny étaient capable de couler et travailler plus de 270 000 Mètres carrés de glaces, y compris les vitrages spéciaux. On entend par “vitrages spéciaux” le verre imprimé à motif, les verres striés, cathédrale, armé, ou prismatique ainsi que les dalles de verres coulés pour le sol. A noter également une production de verres moulés pour l’automobile, les projecteurs ou les télescopes.

 

Une destruction pendant la grande Guerre de 1914.

Comme beaucoup de sites industriels du Nord de la France l’usine de Chauny fut complètement détruite par l’ennemi. Après la guerre le site ne fut pas reconstruit. Son industrie de production des glaces fut reprise sur le site de Chantereine sur le territoire de Thourotte dans le département de l’OISE. Par contre la glacerie de Cirey également détruite en 1914 reprendra son activité jusqu’en 1939.

 

Production vers 1923 :

  • 1 400 000 Mètres carrés de verre coulé et armés.
  • 1800 Tonnes de verres moulés ordinaire.
  • 540 tonnes de moulages en verre extra-clair…
glacerie de Chauny

Glacerie de Chauny détruite en 14-18

Les Sources

Remerciement à Denis pour les autres sources… 

Artisan Verrier
Artisan Verrier

Christian Fournié est Maître artisan verrier en Métier d'Art installé depuis 1997 et spécialisé dans la reproduction de vitrages décoratifs anciens. Son atelier de gravure sur verre s'appelle "L'atelier du verre mousseline" et se trouve à Beaufort dans la région viticole du Minervois (Sud de la France).