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Le verre Mousseline avec Pauline Kuntz

Pauline Kuntz est actuellement en doctorat en Design et Métiers d’Art à l’université Jean Monnet de Saint-Étienne. Elle travaille sur les nouveaux modèles économiques et sociaux des métiers d’art. Dans ce cadre elle m’a contacté en Juin 2022 pour solliciter un entretien. L’idée était que je lui expose ma démarche et ma façon d’aborder les recherches que je mène depuis bientôt 9 ans sur l’histoire du verre mousseline et des vitrages décoratifs.

Objet en grains de verres

Son Parcours

Tout d’abord, Il faut savoir que Pauline Kuntz vient d’une famille d’artisans verriers sur 5 générations à la cristallerie Lalique, voici son parcours.

 

Yzeure dans l’Allier Ecole nationale du verre

  • 2018 : Diplôme des métiers d’arts, décor architectural spécialité verre et cristal

 

Ecole Supérieure du Design et des Métiers d’arts d’Auvergne à Yzeure

  • Diplôme Supérieur des Arts Appliqués, Produit spécialité savoir-faire et Territoire en 2020

 

Institut universitaire d’Allier Moulins.

  • 2021 : Licence Professionnelle des Métiers de l’entrepreneuriat, entreprendre en territoire rural.

 

Université Jean-Monnet, Saint-Etienne

  • Master 2 Design et Métiers d’Art en 2022
  • Statut d’Etudiante entrepreneure

*Statut permettant aux jeunes diplômé(e)s et aux étudiant(e)s d’élaborer un projet d’entreprise dans un Pépinière d’entreprise.

IMPRAE

(Impraegnatio Latin Médieval : Action de concevoir)

Pauline Kuntz IMPRAE

Pauline Kuntz Atelier IMPRAE

Fondée à Dompierre-sur-Besbre en 2021 par Pauline Kuntz, Imprae est un atelier travaillant principalement le verre plat sous forme de grains de verre, par les techniques de thermocollage et de thermoformage.

Ce travail de la matière est ensuite, guidé par une démarche créative d’expérimentation. Couplée à une activité de sur-mesure pour la décoration d’intérieur, l’atelier est aussi un studio de création : des objets décoratifs tels que des horloges, des bougeoirs ou des luminaires sont conçus et fabriqués, ainsi que des objets d’art de la table, de mobilier et d’application architecturale.

Entretien avec Pauline Kuntz

Entretien réalisé en mai 2022. En voici le résumé illustré clarifiant ma démarche d’Artisan verrier mousselineur de verre. Bonne Lecture C.F

Démarche de l'atelier du verre mousseline

Enquêter

Pauline Kuntz :   Comment en êtes-vous venu à travailler le verre mousseline ?

Christian Fournié : “A mon installation, j’étais en contact avec les miroiteries. J’avais le matériel pour fabriquer du verre mousseline sablé, appelé aussi verre “mousseliné”. Mais je ne connaissais rien de son histoire.  Je n’avais alors qu’un catalogue d’époque dont j’imitais les motifs par sérigraphie. Dès le départ j’ai eu de la demande, dans le domaine de la miroiterie et du vitrail.

 

Sur le verre mousseline.

A l’époque en 1999 le vitrailliste local, Thierry Bianco m’a fait comprendre que j’avais des lacunes en fabriquant quelque chose dont j’ignorais les tenants et les aboutissants. Je cite « Si tu veux vendre du verre mousseline à des professionnels, il faut que tu maîtrises ton sujet ». A partir de là, approfondir ma culture du verre mousseline m’est resté en tête, même si je ne pouvais pas le commercialiser. En effet en 1997, il fallait passer par des intermédiaires pour la vente. J’ai alors mis de côté le verre mousseline car je ne pouvais pas pérenniser mon entreprise sur ce modèle. Je suis donc resté dans le verre contemporain jusqu’en 2013.”

 

Où trouvez-vous vos sources historiques ?

“Je travaille comme dans une enquête policière. D’abord je trouve des objets physiques, en général des fragments de verre ou des photos, à partir desquels j’essaye de trouver le mobile. Je remonte une piste, je cherche des suspects.  Qui a pu fabriquer ça, où et quand. Avec de la chance, les bons noms, les bons lieux, les bonnes dates peuvent être très vite trouvées. Ensuite je cherche la méthode, le brevet, les plans, les machines. Mais dans le travail historique que j’ai réalisé, il y a encore des zones d’ombres entre 1842 et 1860 par exemple. J’ai bien quelques éléments mais rien de tangible. La procédure commence toujours par une recherche plus générale au départ, à la Bibliothèque nationale de France. j’y recherche des écrits dans la base de données Gallica selon les indices et les noms que j’ai trouvé.

 

Les Collaborations

Pour la généalogie des verriers il y a l’association GenVerre en Lorraine. J’interviens lorsque j’ai des noms de familles précis. Ainsi, je déclenche parfois des discussions sur leur forum et réalise une veille permanente sur des mots clefs et sites web. Parfois aussi, ce sont aussi des personnes de l’extérieur qui me contactent pour me donner certains éléments d’archives sous forme de donation ou de ventes. Sur le plan universitaire, seulement deux thèses portent sur le sujet. L’une d’elles étudie le verre plat du XIXe siècle dont le verre mousseline. Lors de mes recherches, je numérise et stocke les documents, pour ensuite les restituer quand c’est possible.”

Enquete sur le verre mousseline

Enquêter

Reconstituer

Question de Pauline Kuntz : En cherchant à reproduire le vitrage du XXe siècle, vous expérimentez d’anciens procédés propres au verre plat. Considérez-vous votre pratique similaire à l’archéologie expérimentale ?

“J’ai toujours considéré mon atelier comme un laboratoire. La manière dont j’aborde l’artisanat est expérimentale.  Nous sommes très peu d’artisans à exercer cette pratique, à pousser les choses aussi loin. Le travail historique et d’investigation que je réalise n’est pas nécessaire à la survie de l’atelier, rien ne m’y oblige. Je le fais par passion, parce qu’il y a une mémoire à déterrer, une mémoire à garder. De mon côté j’ai déjà perdu trop de temps, je n’ai pas assez rencontré de personnes physiques pour participer à ces recherches ; je n’avais pas pris conscience tout de suite du problème.”

 

Déterrer cette mémoire permet-elle de transmettre les connaissances à une nouvelle génération ?

“Le but est là. Notre époque actuelle est en fin de cycle, débutée au Néolithique avec principalement une évolution dans les technologies. Mais les problèmes sociétaux sont les mêmes et transparaissent. Je crois en un nouveau monde, une transmission doit se faire aujourd’hui. Le passé verrier du XIXe siècle permet de remonter là où les sources d’énergie n’étaient pas aussi développées. Quand j’ai dépoli du verre avec des galets, ça m’a certes amusé, mais la manipulation fut difficile, pouvant par exemple être solutionnée par la force éolienne dans ma région. La crise énergétique actuelle pose de nombreuses questions, elle invite à étudier les anciennes techniques. Les déterrer participe à la prise de conscience du moment et peut faire sens.”

PK : Votre démarche est progressive et déductive. Vos intuitions, si nous pouvons les qualifier ainsi, se manifestent-elles grâce à vos expériences et à vos connaissances accumulées dans le temps ? Comment arrivez-vous à détecter les voies créatives, si vous considérez qu’intervient une part de créativité dans votre démarche ?

C. F : “Grâce au côté autodidacte, d’apprendre par moi même. J’avais essayé en 1984 de devenir sérigraphe, j’ai découvert la photosensibilité. Avec le catalogue en verre mousseline qu’on m’avait remis, j’ai fait le lien entre la sérigraphie et le verre mousseline. Ce n’est pas tout à fait ça, la photosensibilité intervient pour fabriquer le pochoir en cuivre, mais la connexion entre les deux techniques m’avait mis sur la voie. La cohérence se trouve au fur et à mesure, au départ il n’y a pas d’objectif. Quand j’effectue des recherches, des intuitions arrivent. Elles s’avèrent quelquefois justes, quelquefois fausses. J’essaye de me mettre dans le contexte de l’époque, il faut de l’imagination.”

 

Autre question : Les connaissances issues de vos expérimentations, de vos recherches, sont-elles principalement techniques et historiques ?

Réponse : “Elles sont regroupées. Il faut quand même comprendre l’action des abrasifs sur le verre pour comprendre comment les techniques fonctionnaient. Le verre de couleur taillé à la roue reste par exemple un mystère. Plein de choses sont encore mystérieuses, je vois les difficultés que j’ai aujourd’hui pour fabriquer ces verres, même avec la lumière de bonne qualité qu’ils n’avaient pas à l’époque. Ils devaient certainement tailler face à des fenêtres comme dans les anciennes cristalleries. Sans aucune traces écrites, descriptions, photos ou gravures, je ne peux qu’émettre des suppositions et essayer de comprendre certaines choses en pratiquant par moi-même.

 

Le rôle du geste

“Par exemple, le rôle du geste par la répétition. La main a une mémoire et on fait automatiquement les bons gestes sans forcément voir avec l’œil.  Simplement parce que la main sait où se placer, entre le vitrage et la meule. C’est instinctif et c’est une constatation que l’on ne peut faire qu’en expérimentant.”

meule de gravure sur verre

Reconstituer

Fabriquer et Transmettre

Lors de votre parcours, vous avez acquis de l’expérience dans plusieurs miroiteries qui ont, les unes après les autres, fermées. Quelles peuvent être les causes de ces fermetures ? Ce déclin est-il dû au matériau verre même ?

L’activité des ateliers verriers et miroiteries n’est pas linéaire. Même en remontant dans l’histoire, ce n’est pas dû à notre époque. En fait ce phénomène se constate dans les sciences de la verrerie en général. Premièrement, en verrerie nous ne pouvons pas arrêter les fours du jour au lendemain, une activité minimum doit être maintenue pour ne pas mettre en péril le matériel même. Dès le XIXe siècle, notamment dans l’histoire de la verrerie de Penchot de 1842 à 1954 vous avez ainsi plusieurs faillites et phénomènes catastrophiques comme les crues du Lot. Je pense que c’est propre à l’activité des verreries, à leurs contraintes géographiques de l’époque généralement situées dans des bassins miniers à proximité d’aciéries.

 

Sur les Fluctuations.

Dans l’histoire de mon atelier j’ai aussi eu des vagues, vous avez des pics d’activité puis de fortes descentes, c’est très fluctuant. Tout dépend des domaines, des événements extérieurs. Quand vous avez des problèmes liés à une gestion d’activité, vous pouvez modifier votre activité pour vous adapter à un certain marché. Mais à présent, nous sommes entrés dans une période très chaotique. En terme commercial, on ne peut plus se fier à l’expérience passée. Et les possibilités d’actions sont limitées et plus aléatoires.”

Pauline Kuntz, dernière question : Dans vos recherches, on constate que vos prédécesseurs décorateurs verriers ont laissé peu de traces. Est-ce que la sauvegarde de ce patrimoine et laisser des traces de vos recherches animent votre métier ?

 Il y a ici tout un système de sauvegarde. Sauvegarde extérieure, numérique, mais quand vous prenez des associations comme le Centre de Mémoire de la verrerie d’en Haut à Aniche. Ils ont quand même mis de nombreuses années à trouver un four Fourcault. Certains fouillent comme moi, cherchent des éléments pour les reconstituer. Toute nouvelle technologie atomise la précédente. Le peu de choses qui restent de ce passé industriel est étonnant, c’est pour cela que j’agis, avant la disparition totale. En fait on ne peut pas faire revivre un patrimoine qui a été oublié et qui a disparu. On peut juste reconstituer une histoire avec plus ou moins de justesse, en évitant la nostalgie qui n’a sans doute pas lieu d’être au vu des conditions de travail de l’époque. Le tout est d’essayer de redonner un peu de mémoire des hommes qui ont œuvré dans ces inventions, fabrications, et créations.”

graver du verre

Fabriquer

Verre strié nouvelle gravure sur verre

Le Verre strié :  Expérimentation et fabrication de modèles de verres striés a partir d’un brevet décrivant un pocédé de gravure sur verre afin de le dépolir et de réaliser des lignes ou quadrillages gravés.

Un Brevet de 1868

Rayer du verre

En Août 1868 le peintre verrier Auguste Raphaël Gugnon (Gugnon Fils) installé au 130 Rue du Faubourg St-Denis à Paris dépose un brevet pour une machine a dépolir le verre.

En fait il s’agit d’une machine à rayer le verre.  Le procédé est très simple. Plusieurs lames de fer amovibles et réglables, parallèles entres elles, forment une sorte de grille lourde fixée dans un cadre mobile sur chariot. Ce chariot effectue un mouvement de va et vient rapide sur un vitrage avec un mélange d’eau et d’abrasif type poudre d’émeri très fine. Le verre est alors rayé sous les lames de fer en mouvement et se grave d’une manière longitudinale. Plusieurs combinaisons de croisement sont possibles pour former un quadrillage de textures.

machine a strié le verre

Machine a rayer le verre 1868

modèles de verres striés

Catalogue Gugnon 1870

Le brevet orignal d’Auguste Raphaël Gugnon est manuscrit, il est donc fait très dificille à déchiffrer.  Il n’a pas encore été possible de reproduire une telle mécanique. De plus il est difficile de savoir à quoi ressemblait réellement le verre strié Gugnon en l’absence d’un fragment original. C’est donc avec les moyens actuels, qu’un travail de reconstitution à été effectué de plusieurs manières de novembre à décembre 2021.

 

En l’absence de fragments originaux  le résultat visuel est donc sous réserve. Mais il est plutôt surprenant et très contemporain, comme quoi la modernité à quelque chose d’intemporel…

verre strie 2021

Verre décoratif strié 691

vitrage à stries clair

vitrage strie

vitrage strié

verre strie 2528

vitre striée 2528

verre a vitre strié

verre a stries 2518 dépoli

verre strie 2524

Modèle 2524

verre Strié 2528

Verre a vitre strié 2528

vitre a stries 2518

Modèle 2518

verre strie

Vitrage décoratif strié

Verre strié et glaceries

  • Historique du verre strié : La fabrication, des premiers verres à vitres texturés, utilise les fours à pots. Le verre poché est alors coulé d’une certaine manière sur des tables où il prend une sorte de martelage. On lui donne alors le nom de verre cathédrale, parce qu’il est tout d’abord employé dans les vitraux. On se servira ensuite de tables cannelées pour produire du verre strié. Plus tard, la verrerie Chance, de Birmingham, créa une machine à laminer dans laquelle le verre, versé sur une tablette inclinée, passe entre deux rouleaux. La feuille est ensuite conduite entre deux autres rouleaux dont l’un porte la gravure destinée à imprimer le relief. En 1892 La Compagnie Saint-Gobain acquis le brevet d’exploitation du procédé dans ses glaceries de Chauny et Cirey.
  • Utilisation du verre strié: A cette époque le verre strié remplace avantageusement les verres dépolis. Les cannelures tracées sur l’une des faces brisent les rayons lumineux et interceptent les regards, sans trop altérer la luminosité. Il était souvent utilisé en toiture du fait de sa solidité.
  • Pour récapituler : Le verre strié comme le verre cathédrale sont les premiers vitrages texturés. Ils sont fabriqués dans les Glaceries à partir de 1865.
vitre striée losange

Verre strié losange

verre strie ancien

Vitrages striés

verre strié clair

Verre strié Clair

Sources et Credits

  • Brevet A.R Gugnon 1868 : Archives INPI
  • Sources Catalogue Gugnon 1870 : Ville de Paris/Bibliothèque Forney.
  •  Merci pour les autorisation de publications. C. Fournié Décembre 2021

Verre givré et Fleurs de givre

Le Verre givré ou fleurs de givre qu’est ce que c’est ?

Bien connu sous le nom de glue chipped glass dans les pays Anglo-Saxon où il est régulièrement utilisé dans la réalisation d’enseignes type reverse Glass, ou de verre églomisé, il s’agit en fait d’une gravure sur verre à vitre en forme de feuille de fougère rappelant les fleurs de givre ou verre givré que l’on peut observer pendant l’hiver sur nos fenêtres.

vitrage givré

verre fleurs de givre, ou verre givré à la colle

L’origine du verre givré

Pas très connu

L’origine de la technique est mal connue mais elle semble provenir de techniques de décoration sur verre en volume. A noter que c’est souvent le cas. En effet beaucoup de technique appliquée au verre à vitre plat proviennent en fait de fabrications liées au verre creux. Voici ce qu’écrit L. Cailletet auteur régulier d’articles dans la revue “La Nature” en 1902.

“… Il suffit en effet de recouvrir une pièce de verre ou de cristal d’une couche de colle forte dissoute dans l’eau (NDL- Bain-Marie), pour constater que cette couche, en se contractant par l’effet de la dessiccation, se détache du verre en lui enlevant de nombreuses lamelles d’épaisseur variable. Le verre ainsi gravé présente une sorte de dessin régulier qui rappelle la fleur de givre déposée sur nos vitres…”  (1)

 

Comment ça marche ?

La technique est étonnante de plus le processus de fabrication du verre givré est relativement simple. Dans le principe il s’agit d’abord de déposer une épaisseur régulière de colle forte à chaud sur un vitrage ou un verre en volume préalablement dépoli par sablage de préférence. Ensuite une fois sec on expose le tout à une température ventilée ne devant pas excéder les 40° celsius. Pour finir, lors du séchage la surface de colle se craquelle en fines lamelles.

L’adhésion est tellement forte que ces lamelles emmènent avec elles des éclats de verres très fin. On peut alors constater l’effet obtenu ressemblant à si méprendre à du verre givré. Les colles utilisées sont bien connue dans la restauration de boiseries anciennes : colle de peau de lapin, colle d’os, colle de nerf ou colle de poisson.

Des documents originaux

1935

Une correspondance datant de 1935 entre l’atelier Van Lierde & Fils  graveur sur verre à Lille dans le Nord de la France, et la société allemande Léo Pfister Fuerth i. Bayern nous en apprend un peu plus sur la méthode de givrage du verre à vitre.

colle pour la gravure sur verre fleur de givre

Tarif Leo Pfister Fuerth i. Bayern

fleurs de givre verre givré a la colle

Verre givré à la colle (glue chipped glass)

Comment fabriquer du Verre Givré

Avec de la colle à Chaud

Le point capital brièvement décrit, en ce que lorsque de la glu (Colle forte) appliquées sur du verre dépoli est enlevée après séchage, il se produit sur la surface du verre des sortes de fleurs de givre. Ce résultat est obtenu en principe de la façon suivante:

D’abord le Dépolissage du verre.

Le côté du verre que l’on veut givrer est d’abord maté au moyen de projection de sable par soufflerie, ou encore au moyen d’une plaque de fer avec du sable d’un grain assez rugueux et de l’eau. Le dépolissage doit être régulier, l’autre côté reste intact.

Dans les petites exploitations , le matage se fait encore en frottant du verre sur du verre en interposant du sable fin criblé et de l’eau. Le dépolissage à la machine ne peut se faire qu’en utilisant du verre à vitre  et du verre à glace, les verres obtenus par soufflage, à cause de leur inégalité d’épaisseur, doivent être maté au jet de sable. 

Ensuite, l’application.

Après cela, le verre est lavé, séché, placé sur une table rigoureusement horizontale et sous une chaleur modérée badigeonné d’un couche légère de glu (ou colle forte)  au moyen d’un pinceau. Ensuite on continu à verser régulièrement de la glu de consistance assez épaisse. Si il se forme quelques boursouflures elles doivent disparaître à l’aide de quelques légères touches de pinceau. La couche de glu doit avoir un centimètre d’épaisseur environ 1,5 M/m et jusqu’à 2 M/M.

Une couche de glu plus épaisse ne se détache pas, mais produit des crevasses ce qu’il y a lieu d’éviter.

Puis la colle ou glu.

Pour les fleurs de givre, il faut une glu particulière employez ma “Kronenleim – Eisblume (Glu à la couronne – Givrage) (NDL mélange de colle de nerf et de colle de peau)

Pour finir Le séchage.

Pendant tout le temps qu’il est au séchage, dans toutes les circonstances, le verre doit-être protégé de la lumière du soleil et de la trop grande chaleur. Si la glu vient à de refroidir de telle façon qu’elle ne coule plus, il faut placer les verres pour séchage de préférence dans la position verticale dans un courant d’air à la température d’environ 18 à 20 degrés Celsius. (A transformer en centigrades). Lorsque la glu est parfaitement dure, c’est à dire quelques jours après l’application, les verres peuvent être mis pour se crevasser à une chaleur solaire modérée ou, ce qui est encore mieux, dans une pièce ou peu à peu la température sera portée  de 40 à 45 degré celsius. (a transformer en centigrades)

Au Résultat:  des fleurs de givre.

Une faible couche de colle appliquée produit de plus petites fleurs, une plus forte couche de plus grandes fleurs.

Verre givré à la colle

Verre givré et sablage

Exemples de colles

Poudre ou granule

colle os

Colle d’os

colle de nerf

Colle de nerf

colle os et colle de nerf pour le verre givré

Mélange Colle d’os + Colle de nerf

Documents et Sources

  • (1) La revue La nature,  source Conservatoire des Arts et métiers:  CNUM Conservatoire des Arts et Métiers.
  • Documents originaux des archives de l’atelier de gravure sur verre Van Lierde et Fils.  Merci à Mr Van Lierde.
  • Document Internet Archives : Rawson & Evans